Le clocher de l'église Saint-Pierre à Céret, vers 1922
Lorsque Chaïm Soutine emménagea à Céret en 1919, cela faisait près d’une décennie que le petit village niché dans les contreforts des Pyrénées était devenu une véritable mecque pour les artistes. Pablo Picasso, Georges Braque et Juan Gris en avaient déjà immortalisé les paysages et l’architecture dans des œuvres cubistes du début des années 1910. Son exploration par Soutine allait cependant donner lieu à une étude plus longue, plus méticuleuse de l’endroit. En effet, Céret fournit à l’artiste le catalyseur dont il avait besoin pour développer les attributs caractéristiques de sa pratique de la peinture, déjà visibles dans son œuvre à partir de 1919 : l’illisibilité, l’instabilité et la confusion entre le premier plan et l’arrière-plan. La peinture que vous avez devant les yeux est l’une des plus connue de Soutine, elle dépeint un paysage plein de mouvement frénétiques et d’émotions tumultueuses.