Messaline, 1900–1901
Alors qu’il passait l’hiver à Bordeaux, Toulouse-Lautrec se rendit au Grand Théâtre pour voir l’opéra Messaline. Ses contemporains ont rapporté qu’il n’arrêtait pas de crier « magnifique » depuis son siège, au grand dam des autres spectateurs du théâtre. La réaction passionnée de Toulouse-Lautrec ressemblait à ce qu’il appelait ses furies, ses obsessions intenses pour certains artistes, qui, pour la plupart, étaient des artistes de cabaret. Il retournait les voir se produire encore et encore, essayant de capturer la particularité de leurs gestes et le style de leurs performances dans son art.
Alors que l’opéra est peu représenté de nos jours, la première de Messaline à l’Opéra de Monte-Carlo en 1899 donna lieu à des éloges enthousiastes et fut par la suite, produit dans toute l’Europe.
L’opéra raconte la sordide histoire de l’impératrice romaine Messaline qui séduisit le poète Harès et qui, bien vite lassée de ses dévotions, transféra son affection sur le frère de ce dernier, le beau gladiateur Hélion. Harès jura de prendre sa revanche sur son amante infidèle. La scène finale a lieu dans la loge impériale du Cirque Maximus où, accusée par Hélion, Messaline confesse qu’elle est la raison de l’éloignement de son frère. Pendant ce temps, Harès entre furtivement et tente de la tuer mais il est poignardé à mort par Hélion. Réalisant qu’il a assassiné son frère, Hélion se précipite vers sa mort dans l’arène où il est déchiqueté par les lions. Le tableau de Pearlman illustre le moment juste avant qu’Harès ne tente d’assassiner Messaline.